Cabanàson

Installation / bois / vidéo 3:30 / 2016

Son nom est équivoque, la Cabanàson est une installation sonore. Elle était dans la forêt de Soigne, construite à partir de divers panneaux de bois, munies d’une porte et de deux fenêtres, l’une au plafond et l’autre au sol. Elle prend appui sur un socle en béton sous lequel coule une petite cascade. Le son produit par cette dernière est amplifié et crée une ambiance qui isole l’installation du reste de la forêt envahie par les bruits de la ville. En prolongement de cette installation et à la suite de nombreuses déambulations, j’ai découvert un endroit de la forêt épargné par les nuisances urbaines. J’ai ensuite situé ce lieu sur une carte de la pollution sonore qui une fois mise à l’échelle peut s’ajouter aux panneaux de la forêt. Ces deux pièces proposent une relecture de la forêt de Soignes émancipée de l’espace dans lequel elle s’inscrit.

Indéfini

Vidéo 2:45 / 2017

Cette vidéo est née d’un désir de filmer la ville depuis la cime des arbres. Pour diverses raisons pratiques et légales, je ne pouvais pas monter moi-même. J’ai donc mis au point un système pour faire monter la caméra à ma place. Au fil des essais j’ai opté pour des images tourbillonnantes. Cette rotation montre un paysage flou qui semble défiler à l’infini. Le fond change progressivement, la nuit tombe, des lumières apparaissent, les arbres et les branches s’assombrissent. La nature s’efface presque, la ville surgit lentement.

Plus vite

video 2 min / 12 feuilles A3 / 2017-19

Plus vite est un dispositif de peinture pensé à partir de la traduction d’une formule mathématique. J’ai transposé les chiffres exponentiels de la suite de Fibonacci en rapport de vitesses pour peindre, (la suite de Fibonacci est une suite de nombres entiers dans laquelle chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent). Au lieu de composer une peinture d’un mouvement du poignet, c’est le corps entier entraîné par le véhicule qui l’accompagne. Pour répéter un geste minimal, laisser une empreinte, c’est un effort d’équilibre et de précision exacerbé à chaque nouveau passage. Chaque opération est filmé avec deux point de vue. Les vitesses atteintes sont 0,1,2,3,5,8,13,21,34,55,89 km/h. Les prochaines étapes de ce projet sont les vitesses suivantes, encore faut-il le moyens pour les atteindre un pinceau à la main.

 

Ali

Installation / tissus / métal / 2018

En septembre 2017 mes colocataires et moi-même avons fait partie de l’initiative citoyenne de solidarité avec les migrants venu d’Érythrée et du Soudan. Durant un mois nous avons partagé notre espace de vie avec certains d’entre eux le temps que leur situation se stabilise. Mahjid, Adam et Mohamed ont acquis le statut de réfugié en Belgique ou ont embarqué pour l’Angleterre. Mais nous n’avons plus eu de nouvelles d’Ali. Il ne nous reste de lui qu’un dessin qu’il a réalisé pour nous raconter son périple quand il n’avait pas les mots. Ce dessin est devenu le motif d’un drapeau blanc. En juin 2018, je l’ai planté sur un monticule de terre en face de l’ambassade du Soudan

Jeburen

Document A0 / action in-situ / 2018

Au départ d’un appel à contre-projets d’art public, la réflexion a porté sur l’oeuvre de Daniel Buren, « Bleu sur jaune » réalisée en 2006 place de la Justice à Bruxelles, dans le contexte des Chemins de la Ville. Cette intervention distribuée sur l’ensemble de l’espace non carrossable de part et d’autre du viaduc du boulevard de l’Emprereur a été mise en place avec le concours de l’architecte Bruno Corbisier. Après l’expiration du contrat d’entretien d’une dizaine d’années par la Ville de Bruxelles, le site s’est fortement dégradé : bannières déchirées, poteaux accidentés, etc. C’est dans le contexte qu’il s’est avéré possible, avant une reprise en main par les autorités, de récupérer une des bannières abimées, qui a constitué le point de départ de la démarche de contre-projet. L’idée directrice a consisté alors à remplacer la bannière traitée avec l’outil visuel de Daniel Buren (les rayures blanc + couleur de 8,7 cm de large) en gardant le schéma des lignes brisées (triangles), à l’exclusion donc des bandes parallèles, pour réaliser une bannière alternative au moyens de tissus chamarrés divers, sans liens avec le langage de Buren. L’étape suivante, qui n’a pas été réalisée, devait conduire à remplacer de manière « sauvage » la bannière d’origine par son dérivé, avec pour effet de contrer la ligne directrice visant à unifier l’espace de la place. Une manière d’attirer l’attention de manière critique sur l’état des lieux comme sur le parti adopté par Daniel Buren. Diverses circonstances ont permis ensuite de présenter les deux bannières sur l’échafaudage du chantier de rénovation du « Van de Velde », une oeuvre importante de l’architecte éponyme. Ce développement d’une deuxième phase du projet offrait l’avantage de présenter l’« original » et son « double » dans une situation intéressante. Hélas, un manque de coordination dans la suite du chantier a conduit à une troisième phase involontaire, les deux bannières se retrouvant sans au container, lacérées et tachées. Comme elles ont été récupérées in extremis, il n’est pas impossible qu’une quatrième phase existe un jour, à partir des reliquats, la réflexion portant alors sur la dégradation d’une intervention dénonçant une dégradation…

Texte : Raymond Balau

Movantes

tubes PVC / bache / scotch / video 2:30 / 2016

Ces deux structures sont inspirées de la projection d’une étoile entourée de deux Homunculus, c’est-à-dire deux bulles gazeuses en expansion rapide. Elles sont pensées au départ comme un ensemble symétrique dans lequel les deux formes dépendent l’une de l’autre. Une manipulation de trop les a séparées, ce qui a permis de modifier leurs rapports à l’espace et leur façon de l’occuper. La communication entre les deux éléments a pris de l’ampleur, donnant lieu à des échanges de sons, et à des mouvements différenciés.

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